Le musée de la mine (Kaevandusmuuseum), situé à Kohtla-Nõmme, dans le Nord-Est de l’Estonie, a été ouvert au public après la fermeture de la mine de schistes bitumineux en 2002. Au cours du trajet – deux heures en voiture depuis Tallinn -, les paysages changent brutalement. Après les plaines typiques de l’Estonie – rappelons que le point le plus haut culmine à 318 mètres –, l’apparition soudaine de quelques collines fait un choc. Ce sont en fait des terrilsCes amoncellements sombres, frappants pour l’esprit, sont à la fois caractéristiques de la région et témoins des importants dommages environnementaux infligés à l’environnement depuis un siècle.

Avant d’arriver au musée, le visiteur curieux peut s’aventurer dans la forêt, pour y voir des ruines d’usines soviétiques. Dorénavant ceinturées par une couronne d’arbres, ces usines ont été laissées à l’abandon avec la désindustrialisation des années 1990 et 2000.


À l’intérieur, on peut parfois y voir des fresques typiques de l’art soviétique, représentant des ouvriers au travail.

Le musée de la mine lui-même est situé dans un parc agréable, à l’emplacement d’une ancienne mine de schistes bitumineux, fermée en 2002. Dans une région où le chômage et les difficultés économiques sont largement liées aux difficultés de la transition économique, la réhabilitation d’une mine en lieu touristique est un projet important, même si parfois considéré comme insuffisant.

Le musée est constitué de plusieurs parties – comme souvent, les musées estoniens sont grands, didactiques et assez impressionnants. Au rez-de-chaussée, on peut s’amuser à manipuler un engin de chantier servant à dynamiter un mur pour en récupérer le minerai. Des ordinateurs permettent de jouer à des jeux sur le thème de la mine, mais aussi d’explorer l’histoire de la mine et du musée.

            Au premier étage, des maquettes expliquent l’exploitation des schistes bitumineux dans le monde et en Estonie. En parcourant la salle, on peut tout apprendre des enjeux et des techniques de l’exploitation de cette ressource.

            Et puis, après avoir enfilé un manteau chaud et un casque de chantier – pour des raisons de sécurité, mais qui mettent aussi le visiteur dans l’ambiance –, on peut descendre dans la mine, pas une reconstitution, mais bien la vraie mine ! La visite, guidée par un ancien mineur, est passionnante. Les visiteurs empruntent le train de la mine, encore en fonctionnement, pour faire le trajet à l’aller. Ce trajet est bien plus brinquebalant que l’avion pris pour aller jusqu’en Estonie ! Ensuite, la visite consiste à remonter, à pied, le long du kilomètre de mine accessible, pendant que le guide met en action certaines des machines (qui peuvent être spectaculaires), donne des explications générales sur la mine et indique certains phénomènes géologiques.

            Après cette visite, le musée dispose d’une cafétéria pour se restaurer. Pour finir la journée, on peut passer au musée du schiste bitumineux (Põlevkivimuuseum) à Kohtla-Järve, à dix kilomètres de là. Le musée, qui a été récemment rénové, offre une autre vision de la région, avec un accent sur la géologie et les paysages.

Pour en savoir plus :

Site web du musée du schiste bitumineux (en anglais, estonien et russe) : http://pkm.ee/en/

Site web du musée de la mine (en anglais, estonien et russe) : http://kaevandusmuuseum.ee/eng/

« Paysages industriels du Nord de l’Estonie » (en anglais et en estonien) : http://www.estonica.org/en/Nature/Industrial_landscapes_in_Northeast_Estonia/