Chaque année, les Estoniens observent avec attention le ciel pour savoir si la neige sera présente pour Noël. De ce point de vue, Noël est arrivé avant l’heure avec des précipitations neigeuses conséquentes qui ont ravi petits et grands. Cette neige est venue avec une vague de froid inhabituelle pour un mois de décembre. Le 7 décembre, 18 des 26 stations météorologiques du pays ont enregistré un nouveau record de froid, inférieur à -27 °C pour certaines.
Si cette fin d’automne très hivernale en a réjoui beaucoup, le froid a néanmoins un pendant négatif : la hausse de la consommation de chauffage. Cette conséquence économique est d’autant plus d’actualité que les prix de l’énergie (gaz, électricité) ont battu record sur record. Les premiers jours de janvier, la réception des factures a réservé de très mauvaises surprises aux Estoniens, avec des factures de parfois plusieurs centaines d’euros pour ceux qui chauffent leur logement à l’électricité. Corollaire de la hausse du prix de l’énergie, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 3,1 % entre novembre et décembre. La hausse entre décembre 2020 et décembre 2021 a atteint 12,2 %. Une telle évolution n’avait pas été enregistrée en Estonie depuis la période entre avril 1997 et avril 1998.
L’abondance de neige a également posé, une nouvelle fois, la question du nettoyage des rues. Alors qu’on pourrait croire que la gestion de la neige n’est pas un problème dans un pays qui se veut nordique, chaque hiver, elle provoque débat et polémiques dans la presse, notamment à propos de la situation dans la capitale. Les autorités locales doivent faire face aux critiques lorsque les rues ne sont pas nettoyées suffisamment et assez rapidement. Dans le même temps, la question du déneigement a été intégrée au débat plus général concernant le partage de l’espace urbain entre les différents types de mobilité. Si les routes sont dégagées, la situation sur les trottoirs n’est pas satisfaisante, avec souvent l’entassement de la neige des routes sur ces trottoirs, empêchant le déplacement des piétons, mécontents.
Sur le front de la pandémie de Covid, la situation ressemble fortement à celle dans les pays voisins. Après la fin de la troisième vague qui a touché le pays en octobre-novembre, la situation a continué à s’améliorer lors des dix premiers jours du mois avant que le taux d’incidence ne reparte à la hausse avec la diffusion du variant omicron. De 626 cas pour 100 000 sur 14 jours, le taux a baissé jusqu’à 499 le 13 décembre avant de repartir en flèche pour atteindre un taux de 784/100000 le 31. Comme ailleurs, la diffusion du nouveau variant ne s’est pas accompagnée d’une hausse des hospitalisations avec environ 230 patients. Dans le même temps, le niveau de vaccination (vaccination initiale avec deux doses) n’évolue plus beaucoup passant de 62,3 % de la population à 63,4 % en un mois. Pour l’heure, aucune nouvelle restriction majeure n’a été prise pour endiguer cette nouvelle vague.
Fin 2021 a marqué le lancement officiel du recensement de la population (le dernier décompte de la population date de 2011). Pour la première fois, les données utilisées pour le processus ont été directement puisées dans les différents registres existants, en date du 31 décembre. Plus de long formulaire à remplir et de porte-à-porte pour collecter les données. Toutefois, certaines données, absentes des registres, sont collectées en ligne. À partir du 28 décembre (et ce jusqu’au 22 janvier), les Estoniens peuvent répondre à des questions relatives à leur identité ethnique, aux langues qu’ils maîtrisent, aux problèmes de santé qu’ils ont et à leurs déplacements migratoires. Les résultats du recensement seront publiés progressivement entre juin et décembre 2022.
De son côté, l’UNESCO a ajouté un nouvel élément lié à l’Estonie à la liste du patrimoine culturel immatériel : la construction et l’utilisation des pirogues monoxyles expansées dans la région de Soomaa. Il s’agit du cinquième élément inscrit pour l’Estonie, les précédents étant les célébrations du chant et de la danse et l’espace culturel de Kihnu (inscriptions en 2008), la tradition chorale polyphonique seto, le leelo (inscription en 2009) et la tradition du sauna à fumée en Võromaa (inscription en 2014).
Enfin, le 31 décembre a marqué la fin du mandat de l’Estonie au Conseil de sécurité de l’ONU.
Photo : Logo recensement 2021