Le temps fort de la seconde moitié du mois de février était la fête nationale estonienne, le 24 février. De manière traditionnelle, de nombreuses cérémonies ont été organisées à travers l’Estonie. À Tallinn, après la levée du drapeau au sommet de Pikk Hermann, un dépôt de gerbe, en présence des autorités de l’État, s’est tenu au pied du monument de la guerre d’indépendance, place de la Liberté. Cette année, le défilé militaire était organisé à Tallinn et a été l’occasion de présenter le nouveau matériel militaire que les membres de l’OTAN, avant tout les États-Unis, ont récemment installé en Estonie.
Les festivités du 99e anniversaire de la déclaration d’indépendance ont fait l’objet d’une attention particulière puisqu’il s’agissait de la première fête nationale du mandat de la présidente Kersti Kaljulaid et par conséquent de son premier grand discours. Très incisive dans ses prises de parole depuis son élection, la présidente n’a pas dérogé à la règle lors de son intervention du 24 février. Plusieurs grands thèmes ont constitué le cœur de son discours : la langue et la culture estoniennes, les opportunités offertes par la numérisation de la société, la question des violences domestiques et les questions de vie locale (entreprise, vie politique, éducation, santé). Dans son discours, Kersti Kaljulaid a réaffirmé l’idée selon laquelle toute personne qui apprécie la langue, la culture et les traditions estoniennes peut se revendiquer estonienne, tout en appelant à définir l’espace comportemental (komberuum) estonien. Le discours de Kaljulaid a immédiatement entraîné un débat dans les médias autour de la question de l’estonité. L’évocation des problèmes de violences domestiques a également provoqué un débat, certains ne comprenant pas la place de cette thématique dans un discours présidentiel le jour de la fête nationale. Enfin, la présidente estonienne a appelé à diversifier les services proposés aux e-résidents, estimant que le programme n’était pas assez attractif en l’état.
Outre les traditionnelles remises de décoration et de prix par la présidente et les différents ministères, la présidente estonienne a également promu le chef des armées, le lieutenant-général Riho Terras au grade de général. Il s’agit seulement du quatrième militaire estonien à obtenir cet honneur. Les gradés promus général ont été Juhan Laidoner en 1939, Aleksander Einseln en 1995 et Ants Laaneots en 2011.
Sur le plan judiciaire, le procès le plus attendu de l’année, celui d’Edgar Savisaar et de ses co-accusés pour corruption, a débuté à Tallinn. Au cours de la première audience préliminaire, la plupart des avocats de la défense ont demandé l’abandon des poursuites contre leurs clients. Un calendrier a été fixé ; le véritable procès débutera le 12 juin 2017 et des audiences ont été prévues jusqu’en septembre 2018.
Les statistiques économiques concernant 2016 ont été publiées. Sur l’année civile, le PIB estonien a cru de 1,6% par rapport à 2015 pour s’établir à 20,9 milliards d’euros (en prix courants). La croissance a avant tout été portée par le secteur des télécommunications, celui du commerce et le transport marchand. Il faut noter que la croissance a été plus forte en fin d’année, avec une croissance du PIB de 2,7% par rapport au dernier trimestre 2015.
Enfin, le mois de février s’est achevé avec les traditionnels choux à la crème (vastlakuklid) et glissades en luge de Mardi-Gras.