Très attendu en Estonie, le rapport final de la Commission européenne relatif aux aides du gouvernement estonien à la compagnie Estonian air a été rendu public le 18 mars. Il ressort du texte que les autorités européennes ont justifié leur décision de déclarer les aides de l’Estonie à la compagnie illégales par l’absence d’une vision économique claire. Le document pointe du doigt les multiples changements de stratégie de développement. Ainsi, la banqueroute de la compagnie nationale a été principalement due à des incapacités de gestion plutôt qu’à une infraction aux règles de la concurrence.
Si l’élection de l’année sera inévitablement l’élection présidentielle à la fin de l’été, une autre élection fait l’actualité : l’élection du président du Comité olympique estonien. Ce scrutin marque la fin d’une saga judiciaire dans laquelle était impliquée Neimar Seli, ancien président du directoire de Port de Tallinn et président du COE. Condamné pour corruption, Seli a démissionné. L’élection de son successeur fait l’actualité car le poste a attiré un certain nombre de personnalités politiques, sportives et du monde économique. Trois candidats ont obtenu un nombre suffisant de soutiens de la part des différentes fédérations : Jüri Ratas, vice-président (Parti du Centre) du Riigikogu et président de la Fédération estonienne de basketball, Urmas Sõõrumaa, chef d’entreprise qui a fait fortune notamment dans l’immobilier, et Tõnu Tõniste, double médaillé olympique en voile, porte-drapeau de l’Estonie aux Jeux de Sydney, reconverti dans l’entreprise. L’élection du président le 15 avril prochain attire les regards car l’issue du scrutin pourrait modifier certains équilibres, notamment si Jüri Ratas est élu. Un nouveau vice-président devra être élu au Parlement et le Parti du Centre, en proie à des tensions internes, pourrait perdre ce poste.
Prévue à la fin de l’été, l’élection présidentielle estonienne a, elle brusquement fait son apparition dans l’actualité fin mars. Siim Kallas, ancien Premier ministre, ancien vice-président de la Commission européenne et président d’honneur du Parti de la Réforme, a annoncé qu’il s’exprimerait mi-avril sur ses intentions d’être candidat en août prochain. Depuis, l’ensemble de la presse écrite et audiovisuelle analyse le lancement de la campagne et la liste des autres candidats potentiels. Mais tout reste au niveau de l’hypothétique puisque les candidatures ne sont officiellement enregistrées que quelques jours avant le premier tour de scrutin au Parlement. Dès lors, beaucoup de choses peuvent venir bouleverser cette liste. Siim Kallas doit de son côté convaincre son parti politique. Le président de ce dernier et Premier ministre, Taavi Rõivas, a clairement énoncé que le choix se porterait sur le candidat qui aurait un soutien populaire clair. Si elle n’est pas affiliée au Parti de la Réforme, la ministre des affaires étrangères Marina Kaljurand, populaire dans les sondages, pourrait concurrencer Kallas pour obtenir le soutien du parti.
Au Parlement, outre la réélection du bureau sortant, deux questions ont été débattues. Tout d’abord, la nouvelle loi sur les transports a été amendée et l’exigence pour les chauffeurs de taxi de maîtriser l’estonien a été retirée. Désormais, les chauffeurs des villes russophones ne courent plus le risque de prendre leur emploi faute de maîtrise suffisante de l’estonien. Ensuite, les parlementaires ont débattu de la possibilité pour les députés de cumuler leur mandat national avec un mandat local (non-exécutif), ce qui est actuellement interdit.
Le 29 mars 2016, les premiers réfugiés de guerre accueillis par l’Estoniedans le cadre des quotas européens sont arrivés en Estonie. Une famille de cinq Irakiens, un Syrien et un Yéménite sont arrivés de Grèce et vont désormais vivre à Tallinn et à Tartu. Sujet brûlant en raison de l’opposition d’une partie de la population à l’arrivée des réfugiés, les autorités ont choisi de protéger les nouveaux arrivants en limitant la médiatisation de l’événement.
Enfin, Tallinn Music Week, l’un des principaux festivals de musique en Estonie, se déroule à partir du 28 mars. Le programme comporte environ 200 concerts d’artistes estoniens et étrangers, mais aussi des conférences, un marché du design, des manifestations artistiques diverses… Lancé en 2009, Tallinn Music Week est l’occasion de faire découvrir de nouveaux talents, mais aussi de regrouper artistes estoniens et internationaux le temps d’un week-end.