Les relations franco-estoniennes ont été à l’honneur en novembre. Les trois plus hauts personnages de l’État ont effectué une visite à Paris. Le président Alar Karis a participé au Forum pour la paix, où il a pu participer à une table-ronde avec le président français Emmanuel Macron. Quelques jours plus tard, ce dernier a reçu la Première ministre Kaja Kallas. Enfin, le président du Riigikogu Jüri Ratas a rencontré Gérard Larcher, le président du Sénat, et Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale. De plus, plusieurs ministres se sont rendus à Paris et à Tallinn et le commandant des forces armées estoniennes Martin Herem a été promu au grade de commandeur de la Légion d’honneur. Dans ce contexte, le quotidien Postimees a publié le 28 novembre un éditorial intitulé « L’Axe Tallinn-Paris » (« Tallinna-Pariisi telg »). Le quotidien voit dans ces rencontres le succès de la diplomatie estonienne, grâce à laquelle les autorités estoniennes sont écoutées par les autorités françaises dans les différents dossiers actuels (engagement au Mali, crise à la frontière biélorusse…) Être proche de la France, qui a prendre la présidence du Conseil de l’UE en 2022, sera essentiel dans le futur proche.
Les autorités estoniennes ont particulièrement été attentives à l’évolution de la crise liée à l’afflux de migrants aux frontières du Bélarus et ont même décidé de venir en aide aux forces de police lituaniennes (des policiers estoniens ont été dépêchés sur place en octobre). Si l’Estonie n’a pas de frontière avec le Bélarus, la sécurisation de la frontière orientale du pays a été de nouveau d’actualité. Alors que des travaux sont en cours pour améliorer la surveillance de celle-ci, des efforts ont été engagés pour couvrir plus rapidement l’intégralité de la frontière avec la Russie. Ainsi, des barbelés ont été déroulés là où le système final est en cours de construction.
En novembre, la crise sanitaire a connu un tournant avec une baisse continue du taux d’incidence. Rapidement après la mise en place de nouvelles restrictions fin octobre, notamment la fin du passe sanitaire lié au seul test PCR, une amélioration a pu être constatée. Après avoir atteint un taux record de 1800 cas pour 100 000 sur 14 jours, le taux d’incidence a chuté à 652 à la fin du mois, un niveau similaire à ce qu’il était début octobre. Cette évolution a permis au secteur hospitalier, le nombre de patients hospitalisés a été divisé par trois, d’échapper la crise tant redoutée et la reprise des activités mises en pause est évoquée. Toutefois, le nombre de décès (248) est resté élevé. Le contrôle de la pandémie a aussi pris un nouveau visage dans les écoles. Alors que le virus se propageait très vite parmi les enfants et les adolescents, les autorités ont décidé d’instaurer un test régulier (deux fois par semaine) pour tous les élèves afin d’endiguer la crise en milieu scolaire et d’éviter un recours massif à l’enseignement à distance. Sur le front de la vaccination, la hausse observée fin octobre a été suivie d’une baisse continue du nombre de doses administrées – fin novembre, 62 % de la population avaient reçu au moins une dose de vaccin.
L’absence de vaccination a coûté son poste à la ministre de la Culture Anneli Ott (Parti du centre). Après sa démission, elle a été le 3 novembre par Tiit Terik, qui dirigeait jusque-là l’assemblée municipale de Tallinn. Le Parti du centre a dû aussi trouver un remplaçant au ministre de l’Environnement Tõnis Mölder, qui a démissionné en raison de problèmes d’addiction au jeu. C’est le député Erki Savisaar qui a été nommé.
Le 30 novembre, l’Estonie a célébré un tournant : après ce jour, priiuse pööripäev, le pays aura vécu plus longtemps libre que sous un régime d’occupation (selon le décompte des jours à partir du 24 février 1918, jour de la déclaration d’indépendance).
À Tartu, pour la première fois depuis 80 ans, le clocher de l’église Sainte-Marie a brillé dans le ciel de la ville pour célébrer le premier dimanche de l’Avent. L’événement est d’autant plus marquant qu’après 80 ans, ladite église est de nouveau dotée d’un clocher, le précédent ayant été détruit dans le bombardement de la ville en juillet 1941. Cette église n’est pas anodine car c’est en ce lieu que s’est tenue la répétition générale de la toute première fête du chant en 1869, ce qui lui vaut d’être considérée comme étant berceau de cette tradition.
En sport, deux Estoniennes se sont distinguées en novembre. Grâce à ses succès lors des mois précédents, la joueuse de tennis Anett Kontaveit est devenue la première Estonienne à participer au Masters, le tournoi de fin d’année qui a réuni les meilleures joueuses de l’année à Guadalajara au Mexique. Se défaisant relativement facilement de ses adversaires, Kontaveit a réussi à se hisser en finale, où elle a toutefois dû s’incliner face à l’Espagnole Garbiñe Muguraza. L’Estonienne a donc terminé l’année 2021 à la 7e place mondiale. De son côté, la nageuse Eneli Jefimova, pas encore 15 ans, continue d’impressionner en battant régulièrement différents records (adultes) d’Estonie. Début novembre, elle est même devenue vice-championne d’Europe du 100 m brasse en petit bassin. Cette médaille constitue la première pour l’Estonie depuis 2012.
De son côté, le pilote de rallye Ott Tänak, champion du monde 2019, a connu une saison en demi-teinte. Avec quatre podiums seulement, dont une victoire, l’Estonien a terminé l’année à la cinquième place du classement général.
Photo : Présidence de la République française / page Facebook Stenbocki Maja