Après que les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont validé la candidature de la Première ministre estonienne au poste de Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la passation de pouvoir entre Kaja Kallas et Kristen Michal, remplaçant choisi par le Parti de la réforme mi-juillet, a pu avoir lieu le 23 juillet 2024. Comme dans le cas du gouvernement Kallas III, la première équipe formée autour du nouveau chef de l’exécutif est une coalition regroupant le Parti de la réforme, Eesti 200 et le Parti social-démocrate. De plus, le changement de gouvernement n’a pas entraîné de bouleversements dans la plupart des ministères. Ainsi, Hanno Pevkur (Réforme, Défense), Signe Riisalo (Réforme, Affaires sociales), Heidy Purga (Réforme, Culture), Lauri Laanemets (Soc-Dém., Intérieur), Riina Sikkut (Soc-Dém., Santé), Piret Hartmann (Soc-Dém., Affaires rurales et Agriculture), Kristina Kallas (Eesti 200, Éducation) et Margus Tsahkna (Eesti 200, Affaires étrangères) ont conservé leur portefeuille respectif. Le Parti de la Réforme et Eesti 200 ont échangé les ministères de l’Économie (Erkki Keldo, Réforme, remplaçant Tiit Riisalo, Eesti 200) et de la Justice (Liisa Pakosta, Eesti 200, remplaçant Madis Timpson, Réforme). Le portefeuille des Finances, jusque-là détenu par le peu populaire Mart Võrklaev, a été confié au non moins décrié Jürgen Ligi, déjà titulaire du poste entre 2009 et 2014. Enfin, le ministère du Climat, laissé par Kristen Michal, a été cette fois attribué à deux ministres, Yoko Alender (Réforme, Climat) et à Vladimir Svet (Soc-Dém. transfuge du Parti du centre, Infrastructures).
Comme au cours des mois précédents, le principal défi politique pour le nouveau gouvernement concerne le déficit public et l’état des finances publiques en général. Malgré quelques signes de reprise économique, l’exécutif cherche avant tout à faire des économies. Alors que des hausses d’impôts avaient déjà été votées avant le changement de gouvernement, le Premier ministre a d’ores et déjà demandé aux différents ministères de prévoir des coupes budgétaires.
L’autre actualité de l’été a sans surprise été les Jeux olympiques. Fin juillet et début août, les Estoniens ont suivi avec attention les performances de la délégation nationale à Paris. En France, l’Estonie a été représentée par 24 sportifs (16 hommes et 8 femmes) dans treize disciplines. Lors de la cérémonie d’ouverture, ce sont l’archère Reena Pärnat (qui avait déjà connu cet honneur à Tokyo en 2021) et le judoka Ken Kristofer Kaljulaid qui ont été les porte-drapeaux. Malheureusement, malgré quelques espoirs permis, aucun sportif n’a réussi à remporter de médaille, ce qui n’était plus arrivé à l’Estonie depuis les Jeux d’Atlanta en 1996. Quelques performances ont toutefois été saluées. Pour la troisième fois de sa carrière, Rasmus Mägi s’est hissé en finale olympique du 400 m haies. Victime d’une chute, il a terminé à la septième place, un résultat identique à celui obtenu à Tokyo en 2021. Toujours en athlétisme, les spécialistes du décathlon Janek Õiglane, Johannes Erm et Karel Tigla se sont placés respectivement cinquième, sixième et onzième. En escrime, alors que l’équipe féminine d’épée, victorieuse à Tokyo, avait échoué à se qualifier pour les épreuves de Paris 2024, les espoirs de médaille reposaient sur les épaules de Nelli Differt. L’épéiste a d’abord enchaîné les victoires, lui permettant d’atteindre les demi-finales. Malheureusement, les deux défaites en demi-finale et dans le match pour la médaille de bronze l’ont fait échouer au pied du podium. En aviron, l’épreuve du quatre de couple masculin a marqué la fin d’une époque pour l’Estonie. En effet, il s’agissait de la dernière compétition des vétérans Allar Raja (cinq participations aux jeux, médaillé de bronze en 2016) et Tõnu Endrekson (six participations, médaillé d’argent en 2004 en deux de couple et médaillé de bronze en 2016). Après trois finales de suite, le bateau estonien a cette fois terminé à la septième place de la compétition (premier de la finale B). Enfin, les nageurs Kregor Zirk (200 m papillon) et Eneli Jefimova (100 m brasse) ont été les premiers nageurs estoniens à participer à une finale olympique depuis 1991 (le dernier nageur d’Estonie à avoir participé à des finales olympiques était jusque-là Ivar Stukolkin aux Jeux de 1980). Tant Zirk que Jefimova ont terminé à la septième place de leur finale.
Enfin, fin août, une délégation de cinq sportifs s’est rendue en France pour participer aux Jeux paralympiques.
Photo : Stenbocki maja